Charles DURAND

Le dessin en détails

Portrait de Charles DurandCharles Durand est né en 1971. Il vit et dessine entre Chazelles sur lyon (42) et Guengat (29).

En parallèle du collège, des cours d’art plastique et des ateliers de technique du dessin animés par B. Delanghe, illustrateur et artiste passionné, lui ouvrent un espace de liberté.
Peu porté sur la technique, il se tourne vers les dessins non figuratifs.
Son professeur avec qui tout est possible, dessin, peinture, sculpture…. a alors une formule qui lui plaît beaucoup : “On peut faire tout ce qu’on veut tant qu’on ne fait pas n’importe quoi”.
Ce message le rassure dans l’idée que l’on peut dessiner de manière spontanée, intuitive, appliquée.

Pendant les années lycées, en pension et pas bien à sa place dans ce milieu scolaire, il dessine sur ses agendas, un dessin par page, pour rompre avec l’ennui. À la même période, grâce à son frère étudiant aux Beaux-Arts, il suit par procuration les cours et l’univers de ce qui s’y passe. Avec lui, il se rend à des expositions.

Il continue a dessiner de façon automatique et sans engagement particulier, souvent sur des emballages, des papiers de récupération qui lui passent entre les mains. Il travaille comme monteur pour des expositions d’art, de design. Il fait de la musique en amateur dans différents groupes.

Autour de 2016, il revient progressivement au dessin. Le projet d’achat d’une maison lui provoque un très gros stress. Il se réfugie alors dans le dessin comme exutoire. La pratique devient quotidienne, notamment pour faire passer les insomnies. Le travail se structure (séries sur formats identiques), s’installe une méthode avec des mouvements répétés, systématiques, le remplissage se fait omniprésent. D’une pratique salvatrice en découle un rendez-vous méditatif qui interroge sur le temps que l’on cherche à occuper, à remplir.

Des rayures comme sur une liste de choses à faire, les mailles d’un tricot, les poils d’un animal, des formes apparaissent, un paysage imaginiaire, infiniment petit, infiniment grand.

Paréidolie : reconnaissance d’ une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre…

Avec peu de moyens, un stylo-bille et du papier, Charles nous plonge par un dessin méditatif, limite obsessionnel où il tisse une toile serrée, dans des images où l’infiniment grand répond à l’infiniment petit. Sa démarche, aussi poétique que salvatrice, révèle la belle sensibilité de cet artiste émergent que vous aurez, je l’espère, autant de plaisir que moi à découvrir.

Evelyne Lair

Charles Durant sur Artsper, c’est ici